Juillet 2017, une chaude soirée d'été à Perpignan. Les terrasses des restaurants sont bondées. Un gitan s'approche sa guitare tenue haut sur le torse... — Chronique de Seb – L’Independant

Juillet 2017, une chaude soirée d’été à Perpignan. Les terrasses des restaurants sont bondées. Un gitan s’approche sa guitare tenue haut sur le torse… Il s’éclaircit la voix, un deux, trois et c’est parti. Un rythme entrainant nous saisit, un chant espagnol nous emballe. On lui donne quatre sous pour ces quatre accords qui nous ont donné cette irrésistible envie de chalouper. Les gitans ont “ça” dans le sang. “ça” c’est le “sentimiento”, l’âme de la rumba. Cette rumba est catalane et son histoire vaut bien plus que quatre sous. Bien que la rumba catalane soit très récente, elle est déjà marquée par de nombreuses controverses. Les partisans d’une rumba classique faite de ventilador et de palmas rechignent à reconnaitre des artistes qui introduisent le piano ou des sons électros.

Les thèmes évoluent, abandonnant les jeux de séduction et deviennent plus politiques. La langue catalane fait son apparition dans les textes de musiciens payos (non gitans).

Tous ces changements sont en fait un processus d’appropriation qui a déjà conduit à l’époque les anciens à s’emparer de la rumba de Cuba. Finalement, plus que des querelles, ces perpétuelles évolutions font partie intégrante de la rumba catalane et la rendent plus vivante et plus riche que jamais.



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