Qui sont les Gitans ? Les Tsiganes ? D’où viennent-ils ? Qui sont-ils ? Quelle est leur place en Europe ? En France ? Les Tsiganes, les Manouches, les Roms, les Yéniches, les Romanichels, les Bohémiens, les gens du voyage, …. Un peuple, des peuples hétérogènes qui échappent à une unique définition. Quelles sont les différences/singularités pour ne pas tout mélanger ? Nous tenterons de l’expliquer.
Une approche des différentes manifestations musicales chez les gitans du sud de la France, et en particulier chez les gitans catalans de Perpignan. Nous montrerons que la construction de ses manifestations musicales sont pluriculturelles et sont principalement influencées par le flamenco, le Novo Flamenco, la rumba catalane et la salsa, mais aussi par d’autres musiques comme le rap. Le processus historique de la construction des identités musicale des gitans du Languedoc Roussillon est basé sur un mélange de différents styles musicaux : flamenco, salsa, rumba catalane et rumba pop principalement. Tous les styles musicaux cités précédemment n’interviennent pas dans les mêmes proportions dans le résultat final. Cela dépend de beaucoup de facteurs mais il est facile de distinguer lequel de ces styles est prédominant ou en tout cas, lequel d’entre eux a une représentation minimale.
Qu’est ce que l’on nomme rumba catalane? En quoi consiste “el ventilador”? Quelle relation existe-t-il entre la culture gitane et cette musique? Quels sont les ingrédients musicaux qui la composent? Quels sont les points communs entre Peret et les Gypsy Kings? Toutes ces questions et bien d’autres seront abordées lors de cette rencontre/débat ouverte à tous les publics, musiciens et non musiciens. Une analyse sociale complètera cette intervention en abordant un des phénomènes musicaux les plus intéressants de notre temps. Martí Marfà i Castán est anthropologue et chercheur spécialisé sur la question gitano catalane. Il est aussi à l’initiative de différents projets de divulgation de la rumba catalane.
La question de l’être gitan et du faire gitan ( Berriac, près de Carcassonne) a toujours été au centre de mes travaux aussi bien en linguistique qu’en anthropologie. La présente recherche est ainsi née des précédentes sur l’identité gitane et sur l’identité gitane féminine, traitées à travers le rapport au langage oral, plus particulièrement l’étude du registre familier et à travers les pratiques d’écriture des jeunes filles gitanes. La question qui courait depuis le début de mes recherches de la construction d’une identité gitane s’est imposée à moi comme s’est imposée la nécessité de la penser dans le triangle Payous (non-gitans)/Tsiganes/Gitans. L’objectif de cette approche étant de montrer comment les Gitans construisent leurs identités, comment ils les utilisent et en jouent. J’ai donc choisi de mettre en lumière les stratégies identitaires gitanes ainsi que les modalités du changement à Berriac. L’important étant de montrer l’existence et le fonctionnement d’un processus unique, partagé par tous mais qui va avec une grande diversité à l’intérieur d’une même culture. D’un coté comme de l’autre nous retrouvons des représentations stéréotypées dont les acteurs jouent plus ou moins consciemment. C’est cette interconnaissance qui permet aux Gitans de se définir eux mêmes en tant que Gitans en se démarquant des Payous, mais en faisant tout pour ne pas paraître « trop gitan » dans leurs contacts avec eux. Ce qui conduit à bien des excès qui contribuent à les marquer toujours et partout comme étant Gitans. Ce dont ils savent jouer suivant les circonstances pour en tirer profit. Les Gitans savent dire et faire, en toutes circonstances, ce qui « les » différencie.
Le processus d’appropriation : Comment certaines chansons de variétés peuvent être appropriées pour être transposées dans le cadre de l’intimité familiale. Exemple des Manouches de Pau.
Organisé par la Médiathèque de Perpignan en partenariat avec la Casa Musicale. En 2015, un cycle de manifestations a été organisé en Catalogne, en particulier à Barcelone, afin de commémorer les 600 ans de l’arrivée du peuple gitan en Europe. La date du 26 novembre y tenait une place particulière car elle fait référence à un document daté du 26 novembre 1415, signé à Perpignan (appartenant alors à la couronne d’Aragon) par le roi Alphonse V, autorisant un certain « Tomàs, fill del duc Bartomeu de Sabba, de l’Índia Major d’Etiòpia » à voyager et visiter la tombe de l’apôtre Saint Jacques à Compostelle. C’est donc dans le prolongement de ces commémorations initiées l’an passé que veut se placer cette journée de rencontre sur la diaspora, la langue et la musique gitanes, d’autant que celle-ci trouve, à Perpignan, une résonnance toute particulière.
Qu’est ce que « musiquer » pour les Gitans, que nous apprend cette pratique ? Une ébauche de réponse nous est apparue lors de nos précédents travaux sur la constitution des identités de femmes gitanes catalanes à Berriac . Certaines femmes gitanes tiennent des blogs qui sont de véritables bibliothèques musicales. Les différents genres de musique présents, les destinataires, la présentation de soi et des Autres, ouvrent déjà des pistes de réflexions plus qu’intéressantes. Notre questionnement de départ porterait alors sur la conception, sur l’utilisation de l’outil ‘musique’ par les femmes gitanes. Mais aussi sur son fonctionnement et sur le sens à donner à ces pratiques tant sur la plan identitaire que sur celui des représentations. L’un des objectifs étant aussi de montrer ce que nous apprennent les femmes sur l’être et le faire gitan, sur la gitanité, en un mot de monter en généralité.
Ethnomusicologue, docteure en philosophie et chargée de cours au Département de Musique et Musicologie de l’Université Montpellier3, Corinne Frayssinet Savy est l’auteure de nombreux ouvrages sur le chant et la danse flamenco. Elle apportera un éclairage particulier sur la relation entre la danse et la musique dans la rumba. Quelle est sa singularité ? Comment se transmet-elle ? Quelle est la fonction sociale de la rumba ? Existe-t-il une distinction entre la sphère intime et la sphère publique ?
Après un premier exposé l’an dernier, où Jean Paul Escudero tentait de démontrer au travers de divers exemples le phénomène d’appropriation chez les gitans catalans, il nous revient pour approfondir son discours en s’appuyant sur les questions linguistiques. Si le vocable utilisé est emprunté à la société qu’ils traversent, les gitans n’en proposent pas moins une réinterprétation conduisant à une recréation singulière. Selon Jean Paul Escudero, c’est le même phénomène que l’on peut observer dans les pratiques musicales chez les gitans catalans.